Abstract
À l’échelle mondiale, la vigne est cultivée sur 8 millions d’hectares, avec 90 % des surfaces en viticulture conventionnelle et 9 % en viticulture biologique. La biodynamie est pratiquée sur le 1 % restant. Bien que des viticulteurs en Californie, en Afrique du Sud et en France certifient sa rentabilité et son faible impact environnemental, la biodynamie reste controversée en viticulture et dans les communautés scientifiques. Afin d’étudier cette situation, nous avons encouragé les parties prenantes à confronter les paradigmes des conduites conventionnelles et biodynamiques à l’aide d’une démarche de recherche-action participative.
Après avoir co-construit des questions, une comparaison holistique a été effectuée entre la gestion conventionnelle et biodynamique des vignobles. Nous montrons que l'amplitude de réponse des plantes aux stress climatiques, aux variations saisonnières et aux attaques de pathogènes apparait plus élevée en gestion biodynamique qu'en gestion conventionnelle. Ce résultat est associé à une plus forte expression des gènes d’immunité et de silencing ainsi qu'à des niveaux plus élevés de métabolites secondaires antifongiques et anti-oxydatifs. Ces résultats permettent d’émettre l’hypothèse que la durabilité des pratiques biodynamiques repose sur des régulations moléculaires fines. Ces connaissances devraient contribuer à résoudre les désaccords entre les parties prenantes et à concevoir une viticulture durable.
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Reférénce: Isabelle Soustre-Gacougnolle, Marc Lollier, Carine Schmitt, Mireille Perrin, Estelle Buvens, Jean-François Lallemand, Mélanie Mermet, Mélanie Henaux, Christelle Thibault-Carpentier, Doulaye Dembelé, Damien Steyer, Céline Clayeux, Anne Moneyron, Jean E. Masson.Responses to climatic and pathogen threats differ in biodynamic and conventional vines. Nature Scientific Reports. 15 novembre 2018. DOI : 10.1038/s41598-018-35305-7