Les petits paysans des cultures indigènes recherchent l‘harmonie avec la terre. Ils voient dans l‘agriculture biodynamique un moyen d‘associer leur tradition à l‘innovation et d‘unir à travers elle la Terre, l‘être humain et le cosmos.
Les communautés tribales tamoules vivaient en profonde harmonie avec la nature depuis 3000 ans avant Jésus-Christ. Cet équilibre a été ébranlé dans les années 1960 par ce que l‘on a appelé la révolution verte, l‘utilisation invasive d‘engrais et de pesticides. Malgré la propagande en faveur d‘une augmentation des rendements, elle a plongé les petits paysans dans la misère et la crise écologique.
Un tournant s‘est produit pour beaucoup d‘entre eux avec la découverte des méthodes biodynamiques. C‘est le cas d‘Anthoni Selvi, paysanne qui a découvert la biodynamie en 2012 et gère désormais la ferme Joyful Dynamic au Tamil Nadu, en Inde. Elle déclare dans ‹ Living Farms ›, journal de la section d‘agriculture du Goetheanum : « Cette période a changé ma vie. J‘ai non seulement appris de nouvelles méthodes de culture, mais aussi une nouvelle façon de penser : j‘ai pu me connecter davantage à la terre, à mon travail et aux rythmes cosmiques, ce qui a énormément enrichi ma vie ». Feya Marince, cofondatrice de l‘Association indigène biodynamique d’Afrique, fait aussi remarquer ceci : « Nous avons réalisé que nous ne pouvions plus nous en tenir à l‘agriculture industrielle et conventionnelle que le système colonial nous a imposée ». Pour elle, les cultures indigènes contribuent à « redécouvrir ce qu‘est la vie ».
Comment favoriser cette globalité et développer le lien entre la Terre, l‘être humain et le cosmos? Telle est la question majeure du mouvement biodynamique à l‘occasion de son centenaire. C‘est pourquoi la section d‘agriculture du Goetheanum reprendra en 2025, lors de son congrès annuel, le thème de ‹ La Terre en tant qu‘être vivant ›. Les contributeurs y présenteront, à partir de leurs expériences et de leurs recherches, ce qui fait de la Terre un être vivant. Ils montreront comment agriculteurs, distributeurs et consommateurs peuvent vivre en harmonie avec la Terre sans la dépouiller de ses ressources mais en contribuant à son développement harmonieux.
