Ueli Hurter
Comprendre et façonner l’agriculture comme un tout vivant est l’un des principes les plus importants de l’impulsion biodynamique. Rudolf Steiner, en particulier, a introduit trois concepts : il parle de l’organisme agricole, du domaine agricole en tant qu’individualité et dans la 8è conférence de l’émergence du Je. Ces concepts peuvent être une source d’inspiration, pour aller toujours plus loin dans la compréhension, dans l’observation et l’amélioration de notre agriculture.
Si l’on interprète l’agriculture comme un organisme, que ce soit en tant qu’exploitation, en tant que village ou en tant que vallée, on parle alors d’un organisme formé à travers la culture à partir de la nature environnante. Ce modèle peut être observé chez les organismes naturels, tels qu’ils sont conçus, en particulier chez les mammifères. Dans ce cas, les organes individuels sont au service de la totalité. De la même manière, dans l’organisme agricole, les branches individuelles de l’exploitation sont les organes de l’organisme de l’exploitation. Cela ouvre une toute nouvelle perspective pour chaque partie, qui est alors considérée comme un organe, c’est-à-dire qu’elle est au service de l’ensemble et remplit une grande partie de la mission de cet ensemble. L’organisme est fermé, c’est son principe. Ceci est rendu possible par une grande diversité interne d’un côté et de l’autre par un cycle de substance fermé qui passe par l’engrais, le sol et la nourriture.
Avec le concept d’ « individualité agricole », Steiner a introduit un concept culturel dans l’agriculture, et a ainsi fait exploser le cadre de l’agronomie classique. L’humain en tant qu’individualité est le modèle pour l’ensemble agricole. Ainsi, il est défini par le concept d’organisme.
Un endroit, que ce soit une ferme, un jardin, un parc ou une vallée, développé et entretenu pendant des années comme un entité complète, reconstruit tous les éléments, que la nature a produit. L’identité d’une exploitation se construit dans ce rapport de tension entre particulier et universel.
Pierre Masson
Dans les huit conférences que Rudolf Steiner a tenues en juin 1924 à Koberwitz, les préparations biodynamiques occupent une place prépondérante dans la quatrième et la cinquième conférence. 90 années plus tard, on peut constater, que la production et l’utilisation des huit préparations, issues des recherches de Rudolf Steiner, sont centrales dans la pratique de l’agriculture biodynamique, qui se base sur une conception spirituelle des relations entre l’homme, la terre et le cosmos, et qui s’appuie sur la création d’organismes agricoles individuels fermés.
Deux préparations en pulvérisation complémentaires
La première préparation, la bouse de corne, également appelée 500 (après qu’Ehrenfried Pfeiffer ait trouvé 500 millions de bactéries aérobies par gramme dans la préparation finie), est fabriquée à partir de bouse de vache. La bouse de vache est mise dans une corne de vache et hiberne durant six mois dans un sol fertile. La préparation est avant tout destinée au renforcement du sol et du système racinaire et aide la plante à « pousser du bas vers le haut ».
La deuxième préparation, la silice de corne, qu’on nomme aussi 501, est fabriquée à partir de quartz finement moulu. Elle est mise dans une corne de vache et enterrée afin d’être exposé pendant six mois aux forces estivales de la terre. Elle s’apparente à une « pulvérisation de lumière », et agit sur les organes de la plante hors sol, en « tirant la plante vers le haut ».
Six préparations qui sont généralement ajoutées au fumier et au compost
Quatre des six préparations du compost subissent un processus de fermentation au cours de l’hiver, dans une enveloppe animale, enterrée dans le sol. Cela après qu’elles aient été exposées aux forces de l’été, partiellement suspendues. Une vessie de cerf est utilisée comme enveloppe pour les fleurs d’achillée millefeuille (502), un intestin grêle de bovin pour la camomille (503), un crâne d’animal domestique pour l’écorce de chêne (505) et un mésentère de vache pour le pissenlit (506).
Les deux dernières préparations ne nécessitent pas d’enveloppe. Il s’agit de l’ortie qui se développe pendant un an, enterrée directement dans la terre (504), et de l’extrait liquide de fleur de valériane (507).
La transformation de la matière vivante (sol, plantes, animaux et aliments), qui résulte de l’utilisation de petites quantités de substances métamorphosées alchimiquement dans les préparations, représente une impulsion unique, qui caractérise l’agriculture biodynamique.
Jean-Michel Florin
Dans la pratique de l’agriculture biodynamique, l’influence des rythmes cosmiques était et est considérée de manière très différente parmi les producteurs, entre ceux qui pensent que le ciel ne fait plus effet aujourd’hui à ceux qui tiennent compte des rythmes cosmiques de la façon la plus précise possible. Le lien direct entre les rythmes cosmiques (en particulier le rythme sidéral et les quatre éléments) et les plantes, comme présenté dans les calendriers de jardinage, correspond au désir d’un nombre important de personnes de retrouver un lien avec la nature et avec les étoiles.
L’agriculture utilise une combinaison de nombreux facteurs différents qui sont indissociables dans la pratique. Chaque champ est un système complètement ouvert. Séparer analytiquement les influences extérieures est pratiquement impossible. Ainsi, les conditions météorologiques, le climat local, le sol, le type d’engrais et beaucoup d’autres choses, font effet ensemble. Toutes ces conditions peuvent avoir une influence sur la sensibilité de la plante aux rythmes cosmiques. Un autre aspect souvent oublié qui a une influence notable, lorsque l’on fait des recherches sur le vivant, est l’homme lui-même. L’agriculteur constitue une part très importante de l’environnement de la plante cultivée : par son attention, son enthousiasme et sa sensibilité, il augmente ou diminue certains effets. Il est intéressant d’observer différentes personnes sur leur exploitation ou sur leurs champs expérimentaux. Pourquoi ? On peut y voir les limites de la recherche statistique qui élimine la variabilité naturelle et l’influence de l’action humaine à travers l’analyse statistique. Ainsi, on peut rencontrer des agriculteurs qui travaillent de manière très efficace avec les rythmes cosmiques.
Dr. Anet Spengler Neff
La méthode, que Rudolf Steiner a développée et recommandée dans le Cours aux Agriculteurs, consiste à se mettre à la place de l’animale et à prendre sa vie comme point de départ pour le comprendre. Celui qui procède ainsi, ne peut que créer des conditions qui permettent aux animaux, de montrer leur nature et ainsi apporter leur meilleure contribution possible à l’agriculture. Cette méthode fera effet, lorsqu’un grand nombre de personnes l’utiliseront, la transmettront à d’autres et la mettront en œuvre. Alors l’agriculture changera et l’élevage deviendra autosuffisant et respectueux des animaux, dans de plus en plus d’endroits. L’élevage contribuera alors de plus en plus à un environnement intact et à un monde de l’âme, créatif et diversifié. La seule condition est que nous comprenions vraiment les animaux.
Une bonne relation homme-animal permet le développement de nouvelles compétences chez les animaux et chez les hommes. Une des raisons d’élever des animaux de ferme ou dpmestiques réside probablement dans ce développement commun. Il s’agit d’un développement de l’âme et pas uniquement d’un aspect écologique, ethnique ou économique de l’alimentation.
Dr. Uli Johannes König
Pendant le Cours aux Agriculteurs, R. Steiner invita les agriculteurs à vérifier ses indications et à les utiliser pour la recherche pratique. Afin d’échanger les résultats de recherche, un cercle expérimental fut fondé dès la conférence à Koberwitz.
Les thèmes, abordés par Rudolf Steiner, étaient soient extrêmement complexes (par exemple, l’individualisation de l’organisme agricole), ou bien concernaient un champ d’étude, situé entre ce qui est physiquement mesurable et les processus spirituels éthérés (les préparations ou le contrôle des mauvaises herbes et des parasites par l’incinération). Il n’a jamais explicitement décrit la façon dont ces recherches devaient être entreprises. Dans le Cours aux Agriculteurs, l’idéal est en revanche que l’agriculteur biodynamique soit un « méditant », c’est-à-dire un chercheur spirituel. Il n’est nul besoin de mentionner, que cela était beaucoup demander aux agriculteurs de l’époque. R.Steiner est parti du principe qu’on pourrait vérifier avec une évidence certaine, les résultats qu’il avait trouvés avec des approches scientifiques alternatives et qu’il fallait les rendre compréhensibles à l’extérieur. Si l’on observe aujourd’hui, le développement de ces approches scientifiques alternatives, on peut y discerner très clairement différentes phases et méthodes de travail.
Au cours de la premières décennie (ce que l’on appelle la phase pionnière) des personnes ont développé leurs propres méthodes de recherche, mais qui ont pour la plupart été si mal documentées qu’elles n’ont plus de signification aujourd’hui. Cette phase se termine dans les années 70.
Une seconde phase concerne la recherche scientifique sur les méthodes et les particularités de l’agriculture biodynamique. Celle-ci a débuté dans les années 60 et continue jusqu’à aujourd’hui.
La troisième phase se caractérise par le fait que chaque chercheur suit sa propre voie et ensuite partage son expérience de chemin spirituel avec ses collègues de la profession, de plus en plus ouvertement. Cette phase a débuté en restant relativement inaperçue au cours des années 70 et est apparue au grand jour au cours des années 90.
Méthodes de recherche
La méthode de la cristallisation sensible
Ce qu’on appelle « les méthodes de cristallisation sensible» (cristallisation du chlorure de cuivre, Steigbild, Tropfbild) sont apparues au cours des années 20, après qu’Ehrenfried Pfeiffer (1930) se soit demandé comment rendre les forces de vie « visibles ». Ces méthodes ont en commun, l’utilisation d’un réactif (sel, eau) comme un médium à travers lequel les forces de vie de la substance examinée peuvent former une image. Cette image peut alors être interprétée à l’aide de quelques connaissances spécialisées.
Goethéanisme
Contrairement à l’analyse traditionnelle, le Goethéanisme cherche à laisser l’objet examiné s’exprimer lui-même. Plutôt que de le décomposer en éléments, on le décrit de façon globale dans son environnement. On en reste toujours aux phénomènes, sans tirer d’explications analytiques- causales. Ce type d’observation peut être appliqué à des plantes individuelles (par exemple pour la culture) ou également à la ferme dans son ensemble.
Recherche suprasensible méditative ou l’homme comme réactif
Jusque dans les années 80, il était d’usage dans le milieu anthroposophique de ne rien écrire sur la recherche suprasensible méditative. Toutefois, si l’on se penche sur l’une ou l’autre biographie des pionniers de la biodynamie, force est de constater, que beaucoup a été fait dans le domaine.
Depuis environ une décennie, la situation a changé. Il y a maintenant toute une série d’initiatives, dont beaucoup dans le milieu biodynamique, qui cherchent des réponses à leurs questions à l’aide de la perception suprasensible. Dans ce contexte, on voit une autre caractéristique de notre temps. Beaucoup ont l’intérêt et aussi la capacité de faire des expériences suprasensibles par eux-mêmes. Plus ces personnes travaillent leurs capacités, plus elles sont à même de vérifier par elles-mêmes les expériences que d’autres personnes ont faites. L’écart entre le chercheur qui acquiert la connaissance et l’utilisateur de cette connaissance, commence à rétrécir. L’agriculteur, et toute personne dans sa situation, peut, en tant que méditant, intensifier sa capacité de jugement.
Ueli Hurter
Les organisations, représentant l’agriculture biodynamique dans tous les pays, ont rempli à partir de la deuxième moitié du 20 è siècle, la mission importante de concevoir et de « prouver » la biodynamie scientifiquement. Quelques instituts de recherche ont vu le jour, tels que par exemple l’Institut pour la recherche en biodynamie à Darmstadt en Allemagne en 1950, l’Institut du Cercle de recherche nordique, à Järna, en Suède en 1956, le FiBL en Suisse en 1973, l’Institut Louis-Bolk aux Pays-Bas en 1976, le Michael Fields Agricultural Research Institute aux Etats-Unis en 1984. Cependant, il y a aussi eu une coopération avec les instances universitaires. Ainsi, à partir de 1973, les premières thèses ayant pour thème la biodynamie ont vu le jour, à l’Université Giessen avec Eduard von Boguslawski (1905-1999). L’essai-DOC en Suisse tient une place prépondérante. Celui-ci a démarré en 1977 par une initiative politique, avec des instituts de recherche publics en coopération avec le FiBL comme essai à long terme, comparant entre eux trois systèmes d’agriculture : Dynamique, Organo-biologique et Conventionnel (DOC).
Résultats scientifiques expérimentaux
Dr. Jürgen Fritz
Les préparations biodynamiques et la prise en compte des constellations planétaires dans la production agricole, sont les signes distinctifs de l’agriculture biodynamique. Ces deux mesures peuvent être clairement définies comme des variantes expérimentales. C’est pourquoi la recherche universitaire sur l’agriculture biodynamique s’est concentrée sur l’utilisation des préparations biodynamiques et sur la comparaison entre les systèmes conventionnel, biologique et biodynamique.
Les premières études d’ABELE (1973, 1987), de Spieß (1978), de Kotschi (1980), cherchaient avant tout à déterminer si les préparations biodynamiques modifiaient de façon significative le développement des plantes. Fondamentalement, les buts du développement des préparations biodynamiques formulés par STEINER (1924) ont été observés :
5. Harmonisation et normalisation de la croissance des plantes
La réaction des plantes à l’application des préparations s’est avant tout manifestée dans des conditions de croissance et de stockage sous-optimales. Cela a été démontré dans les expériences pour le rendement (Spieß, 1978), et pour la résistance à la rupture des tiges de céréales (Jost & Jost, 1983).
6. Soutien à la santé des plantes
L’infestation du le mildiou du concombre a été réduite de façon significative par l’application de silice de corne en comparaison avec le contrôle (Schneider-Müller, 1991). Le nombre de bactéries, la décomposition et la pourriture des carottes entreposées, ont été réduits grâce aux préparations en pulvérisation pour les champs (Samaras, 1978).
7. Amélioration de la qualité nutritionnelle
La teneur en nitrate des carottes et des épinards a diminué avec les préparations biodynamiques par rapport au contrôle. Avec l’augmentation de la durée de stockage des épinards, la teneur en nitrate n’a pas augmenté et la teneur en vitamine C a seulement légèrement diminué par rapport au contrôle sans traitement par les préparations (El Saidi, 1982).
8. Vivification des engrais et du sol
Les deux expériences de fertilisation à long terme ont montré une plus grande activité microbiologique du sol, dans la variante biodynamique, en comparaison avec la variante biologique (Bachinger, 1992, Mäder et al. 2002).
Dans les études plus récentes, les questions expérimentales sont d’avantage en premier plan, en ce qui concerne la compréhension et le développement de l’utilisation des préparations biodynamiques.
Cette exploration scientifique et la fondation de la biodynamie, était et demeure d’une grande signification pour l’acceptation dans la société et pour la capacité de dialogue dans la société actuelle, basée sur la connaissance. Il s’agit d’une fonction de soutien, pour la pratique et le développement de la méthode. De plus, dans de nombreux pays organisés en groupes régionaux, les agriculteurs et les amis de différents horizons disciplinaires se sont toujours définis comme une communauté de recherche et ont travaillé de façon conceptuelle et pratique au développement de l’impulsion biodynamique. Dans certaines régions, comme par exemple dans le Nord de l’Allemagne, ce travail a été très accentué et des communautés d’apprentissage supérieur ont vu le jour, à la fois du point de vue organisationnel et du contenu.
Ueli Hurter
Comprendre et façonner l’agriculture comme un tout vivant est l’un des principes les plus importants de l’impulsion biodynamique. Rudolf Steiner, en particulier, a introduit trois concepts : il parle de l’organisme agricole, du domaine agricole en tant qu’individualité et dans la 8è conférence de l’émergence du Je. Ces concepts peuvent être une source d’inspiration, pour aller toujours plus loin dans la compréhension, dans l’observation et l’amélioration de notre agriculture.
Si l’on interprète l’agriculture comme un organisme, que ce soit en tant qu’exploitation, en tant que village ou en tant que vallée, on parle alors d’un organisme formé à travers la culture à partir de la nature environnante. Ce modèle peut être observé chez les organismes naturels, tels qu’ils sont conçus, en particulier chez les mammifères. Dans ce cas, les organes individuels sont au service de la totalité. De la même manière, dans l’organisme agricole, les branches individuelles de l’exploitation sont les organes de l’organisme de l’exploitation. Cela ouvre une toute nouvelle perspective pour chaque partie, qui est alors considérée comme un organe, c’est-à-dire qu’elle est au service de l’ensemble et remplit une grande partie de la mission de cet ensemble. L’organisme est fermé, c’est son principe. Ceci est rendu possible par une grande diversité interne d’un côté et de l’autre par un cycle de substance fermé qui passe par l’engrais, le sol et la nourriture.
Avec le concept d’ « individualité agricole », Steiner a introduit un concept culturel dans l’agriculture, et a ainsi fait exploser le cadre de l’agronomie classique. L’humain en tant qu’individualité est le modèle pour l’ensemble agricole. Ainsi, il est défini par le concept d’organisme.
Un endroit, que ce soit une ferme, un jardin, un parc ou une vallée, développé et entretenu pendant des années comme un entité complète, reconstruit tous les éléments, que la nature a produit. L’identité d’une exploitation se construit dans ce rapport de tension entre particulier et universel.
Pierre Masson
Dans les huit conférences que Rudolf Steiner a tenues en juin 1924 à Koberwitz, les préparations biodynamiques occupent une place prépondérante dans la quatrième et la cinquième conférence. 90 années plus tard, on peut constater, que la production et l’utilisation des huit préparations, issues des recherches de Rudolf Steiner, sont centrales dans la pratique de l’agriculture biodynamique, qui se base sur une conception spirituelle des relations entre l’homme, la terre et le cosmos, et qui s’appuie sur la création d’organismes agricoles individuels fermés.
Deux préparations en pulvérisation complémentaires
La première préparation, la bouse de corne, également appelée 500 (après qu’Ehrenfried Pfeiffer ait trouvé 500 millions de bactéries aérobies par gramme dans la préparation finie), est fabriquée à partir de bouse de vache. La bouse de vache est mise dans une corne de vache et hiberne durant six mois dans un sol fertile. La préparation est avant tout destinée au renforcement du sol et du système racinaire et aide la plante à « pousser du bas vers le haut ».
La deuxième préparation, la silice de corne, qu’on nomme aussi 501, est fabriquée à partir de quartz finement moulu. Elle est mise dans une corne de vache et enterrée afin d’être exposé pendant six mois aux forces estivales de la terre. Elle s’apparente à une « pulvérisation de lumière », et agit sur les organes de la plante hors sol, en « tirant la plante vers le haut ».
Six préparations qui sont généralement ajoutées au fumier et au compost
Quatre des six préparations du compost subissent un processus de fermentation au cours de l’hiver, dans une enveloppe animale, enterrée dans le sol. Cela après qu’elles aient été exposées aux forces de l’été, partiellement suspendues. Une vessie de cerf est utilisée comme enveloppe pour les fleurs d’achillée millefeuille (502), un intestin grêle de bovin pour la camomille (503), un crâne d’animal domestique pour l’écorce de chêne (505) et un mésentère de vache pour le pissenlit (506).
Les deux dernières préparations ne nécessitent pas d’enveloppe. Il s’agit de l’ortie qui se développe pendant un an, enterrée directement dans la terre (504), et de l’extrait liquide de fleur de valériane (507).
La transformation de la matière vivante (sol, plantes, animaux et aliments), qui résulte de l’utilisation de petites quantités de substances métamorphosées alchimiquement dans les préparations, représente une impulsion unique, qui caractérise l’agriculture biodynamique.
Jean-Michel Florin
Dans la pratique de l’agriculture biodynamique, l’influence des rythmes cosmiques était et est considérée de manière très différente parmi les producteurs, entre ceux qui pensent que le ciel ne fait plus effet aujourd’hui à ceux qui tiennent compte des rythmes cosmiques de la façon la plus précise possible. Le lien direct entre les rythmes cosmiques (en particulier le rythme sidéral et les quatre éléments) et les plantes, comme présenté dans les calendriers de jardinage, correspond au désir d’un nombre important de personnes de retrouver un lien avec la nature et avec les étoiles.
L’agriculture utilise une combinaison de nombreux facteurs différents qui sont indissociables dans la pratique. Chaque champ est un système complètement ouvert. Séparer analytiquement les influences extérieures est pratiquement impossible. Ainsi, les conditions météorologiques, le climat local, le sol, le type d’engrais et beaucoup d’autres choses, font effet ensemble. Toutes ces conditions peuvent avoir une influence sur la sensibilité de la plante aux rythmes cosmiques. Un autre aspect souvent oublié qui a une influence notable, lorsque l’on fait des recherches sur le vivant, est l’homme lui-même. L’agriculteur constitue une part très importante de l’environnement de la plante cultivée : par son attention, son enthousiasme et sa sensibilité, il augmente ou diminue certains effets. Il est intéressant d’observer différentes personnes sur leur exploitation ou sur leurs champs expérimentaux. Pourquoi ? On peut y voir les limites de la recherche statistique qui élimine la variabilité naturelle et l’influence de l’action humaine à travers l’analyse statistique. Ainsi, on peut rencontrer des agriculteurs qui travaillent de manière très efficace avec les rythmes cosmiques.
Peter Kunz
Les plantes dans leur être, sont beaucoup plus que ce que la science voit en elles actuellement. Cette pensée réductionniste les voit comme des mécanismes biologiques complexes. Les plantes sont des êtres qui vivent en rapport avec d’autres éléments dans leur environnement, forment des substances et développent leur propre environnement. Ainsi, elles deviennent des images qualitatives de leur environnement. L’un des objectifs principaux de la culture biodynamique est de permettre l’adaptation des plantes à aux conditions spécifiques de l’emplacement de la ferme.
Les semences constituent un bien essentiel. Sans les semences, il n’y a pas de récolte. Tous les agriculteurs et les jardiniers en ont besoin pour la production des différents produits. Dans les pays industrialisés, il est devenu de règle qu’elles soient achetées comme moyen de production. Seules les variétés de semences qui se propagent facilement sont encore parfois produites par les agriculteurs.
Les variétés, créées par la culture conventionnelles, tiennent souvent uniquement leurs promesses au sein du système global de l’agriculture industrielle, comprenant toutes les aides possibles (fertilisation, herbicides, insecticides, régulateurs de croissance etc.). L’agriculture a souvent été amenée à s’adapter aux nouvelles implantations industrielles. Toute agriculture biologique qui renonce consciemment aux aides, nécessite des variétés de plantes qui se développent dans des conditions de culture souvent peu optimales, qui soient résistantes aux parasites et aux maladies, qui aient un bon rendement et qui produisent de la nourriture de très bonne qualité.
Dr. Anet Spengler Neff.
La méthode, que Rudolf Steiner a développée et recommandée dans le Cours aux Agriculteurs, consiste à se mettre à la place de l’animale et à prendre sa vie comme point de départ pour le comprendre. Celui qui procède ainsi, ne peut que créer des conditions qui permettent aux animaux, de montrer leur nature et ainsi apporter leur meilleure contribution possible à l’agriculture. Cette méthode fera effet, lorsqu’un grand nombre de personnes l’utiliseront, la transmettront à d’autres et la mettront en œuvre. Alors l’agriculture changera et l’élevage deviendra autosuffisant et respectueux des animaux, dans de plus en plus d’endroits. L’élevage contribuera alors de plus en plus à un environnement intact et à un monde de l’âme, créatif et diversifié. La seule condition est que nous comprenions vraiment les animaux.
Une bonne relation homme-animal permet le développement de nouvelles compétences chez les animaux et chez les hommes. Une des raisons d’élever des animaux de ferme ou dpmestiques réside probablement dans ce développement commun. Il s’agit d’un développement de l’âme et pas uniquement d’un aspect écologique, ethnique ou économique de l’alimentation.
Renate Lendle
Dans son introduction au Cours des Agriculteurs, Rudolf Steiner a introduit une approche révolutionnaire de la nutrition, qui contrastait avec la conception scientifique de l’époque. Celle-ci se résumait ainsi : nous construisons nos corps à partir de l’alimentation terrestre que nous mangeons. Selon Rudolf Steiner, ceci est uniquement valable pour la tête, c’est-à-dire pour le système nerveux et sensoriel. La nourriture matérielle est principalement utilisée pour produire de l’énergie pour nos mouvements musculaires et est utilisée pour l’approvisionnement des organes internes. La construction de la substance dans le corps se fait par la prise de substances à travers nos organes sensoriels, les yeux, la peau, la respiration, c’est-à-dire à partir du cosmos. Il n’est pas simple de s’en faire une représentation. Pour cela, on peut considérer la quantité de substance nécessaire pour le renouveau cyclique du corps humain. Cette quantité est en fait très faible. Celle que nous absorbons par notre nourriture quotidienne est beaucoup plus élevée. Pendant la digestion, les forces de la nourriture sont libérées, stimulent le corps et lui servent en quelque sorte de « modèle ». Par conséquent, il est important que la nourriture soit aussi saine et vitale que possible, afin que nous puissions nous servir de ses forces. Notre capacité à mettre nos intentions en œuvre dans le monde dépend dans une grande mesure des forces que nous recevons à travers les aliments. L’agriculture biodynamique produit des aliments qui nourrissent le corps, l’âme et l’esprit.
Änder Schanck
A une grande échelle, il est uniquement possible de mettre en place une agriculture biologique ou biodynamique avec succès lorsqu’on prend en compte les rapports économiques et sociaux dans lesquels l’agriculture dans son ensemble est impliquée. Dès le début du siècle dernier, le mouvement biodynamique a essayé de créer des bases juridiques grâce à des lignes directrices et à l’étiquetage Demeter des produits afin que les clients trouvent des aliments biodynamiques.
En 1922, Rudolf Steiner affirme dans son Cours d’Economie nationale que la division du travail, sur le plan économique, est supérieure au principe de l’autosuffisance. Dans le même cours, il souligne cependant aussi clairement que l’agriculture représente une exception par rapport à la division du travail et que pour rester saine, elle doit subvenir elle-même à la plupart de ses besoins. Il a ensuite défendu avec force, que dans le cadre de ses représentations et de ses revendications sur la division tripartite de l’organisme social, ce développement économique moderne devrait être adressé à travers ce que l’on appelle des « associations ». Les acteurs de la vie économique, qu’il nomme généralement représentants de la production, du commerce et de la consommation, devraient se réunir, pour régler ensemble les affaires qui les concernent. Il entendait par-là, que le jugement individuel est toujours erroné dans le domaine social. Il appela sans cesse ces associations à apporter raison et bon sens sur le marché aveugle.
Si l’agriculture biodynamique ne s’est pas développée petit à petit, on peut identifier son origine de façon très précise : Le « Cours aux Agriculteurs », donné par Rudolf Steiner à Koberwitz, à la Pentecôte 1924. Durant 10 jours se tint une conférence spécialisée sur l’agriculture à partir des travaux du mouvement anthroposophique. Le cours consista essentiellement en huit conférences sténographiées, qui ont progressivement conduit à la publication d’un livre. Aujourd’hui, par rapport aux circonstances historiques, ce livre s’intitule « Le Cours aux Agriculteurs ».
Il peut paraitre étonnant, pour ceux qui ne sont pas directement concernés, que ce Cours aux Agriculteurs, identifié comme un moment historique, aujourd’hui un texte, soit une source de référence pour des milliers de personnes et pour le mouvement biodynamique. De plus, il peut paraitre étonnant que Steiner, en tant que non-agriculteur, soit parvenu à donner une impulsion à ces hommes et à ce domaine de façon aussi profonde et aussi durable.
Des agriculteurs de son entourage prièrent Steiner de tenir un cours sur l’agriculture. Ces agriculteurs ont ressenti la nécessité d’un profond renouvellement dans ce domaine de vie et d’activité. Steiner se préoccupa de la question des agriculteurs et à maintes reprises fit directement référence au cours des conférences aux conditions traditionnelles mais aussi modernes dans lesquelles ses participants se trouvaient. D’autre part, Steiner, en tant que chercheur dans le domaine spirituel, traita de nombreux problèmes de manière profonde et ouvrit de plus larges perspectives sur les rapports productifs du le sol, des plantes et des animaux dans l’agriculture. En outre, Steiner introduisit de nouvelles mesures pratiques, avant tout les préparations.
Un cercle expérimental d’agriculteurs anthroposophiques a été fondé dès Koberwitz. Cette association a ensuite coordonné le travail expérimental dans les différentes régions, a pris en main la production et la distribution des préparations, a stimulé le travail de recherche, a organisé des congrès, a fondé une revue, etc…Sur ce modèle et jusqu’à aujourd’hui, des associations pour la prise en charge de l’impulsion biodynamique sont apparues dans de nombreux pays et constituent l’épine dorsale organisationnelle du mouvement.
Rudolf Steiner n’est pas à l’origine de l’appellation « biodynamique » (biologique-dynamique). Celle-ci a été introduite dans les années qui ont suivi le cours. Il a été rapporté qu’un groupe a plus insisté sur l’aspect biologique ou loi de la vie, et un autre d’avantage sur le travail avec les forces ou l’aspect dynamique. Le terme « biologique-dynamique » est ainsi né d’une synthèse. Demeter, en tant qu’appellation et marque a été introduit dans les années 1930, comme signe distinctif et comme label pour les produits. Demeter International a été fondé en 1997, afin de coordonner la politique de la marque de manière fédérative.
La Section des Sciences naturelles du Goetheanum a été le principal interlocuteur pour les hommes et le travail dans les fermes. Au cours de l’hiver 1925, un an après le Cours aux Agriculteurs, le Goetheanum accueillit le premier congrès agricole. Depuis ce jour, un congrès a lieu chaque année. Celui-ci est considéré comme un évènement important, au cours de l’année et dans une perspective historique, pour ceux qui sont liés à l’impulsion biodynamique. Il propose chaque année une orientation thématique actuelle et se compose des rapports de terrain, des rapports de recherche, de l’étude des bases de l’anthroposophie et de contributions artistiques. Depuis ses modestes débuts, il est devenu un événement qui rassemble 700 personnes de 30 pays différents.
Au sein du mouvement biodynamique se trouve la conviction que les principes et les données fondamentales du Cours aux Agriculteurs sont pertinents pour une longue période de temps. Chaque nouvelle génération doit acquérir leur compréhension et leur mise en oeuvre. La question du potentiel de développement actuel du mouvement biodynamique dépend avant tout des possibilités des individus aujourd’hui et de leur capacité à coopérer.
De manière complémentaire, il y a de plus en plus une reconnaissance et une volonté de travailler en partenariat. Cela vaut aussi bien pour la coopération au sein du mouvement biodynamique, que pour la coopération dans le mouvement biologique et la société civile mondiale. Le rapport mondial sur l’agriculture, publié en avril 2008, a clairement démontré qu’une agriculture biologique, régionale, multifonctionnelle et basée sur l’expérience, est la mieux à même de surmonter les défis de l’avenir. Le mouvement biodynamique en tant que mouvement pionnier de l’agriculture biologique, et en tant que l’un de ses cercles les plus innovants, depuis ses débuts, est désireux et capable de répondre à ce grand défi.
Ueli Hurter
The content of the Agriculture Course
First lecture
Rudolf Steiner began the first lecture by describing the difficult economic situation that agriculture finds itself in and said that as well as widening the horizons of agriculture itself, the development of a more healthy economy would also be an objective of the course. Right at the start he extends the context of what is relevant to agriculture to include the very circumference of the universe. He gives the example of the compass: The reason why the compass needle points to the north is not to be found within the compass but in its connection to the magnetic field of the whole earth. The plants are likewise connected with their entire planetary surroundings. The outer planets saturn, jupiter and mars work via siliceous substances upon the nutritional qualities of plants and the inner planets moon, venus and mercury via the calcium substances upon their reproductive power.
Second lecture
In the second lecture the concepts of the agricultural organism and individuality are introduced. In comparison to the human being the agricultural individuality is standing on its head, the soil being equated with the diaphragm. The functions of silica, calcium, clay and humus are described. The plants in all their diversity and differentiation stand fully within the cosmic rhythms of life. Animal life is partly emancipated from these influences and human life to an even greater extent,. Farm animals provide the manure which is so essential for developing the fertility of the site. The agricultural activities of soil, plant and animal are embedded within the polarities of above and below, sun and earth, cosmic and terrestrial etc.. The greater planetary structures of life are reflected in the lesser structures of life of the agricultural individuality. How the one corresponds with the other is described using examples including that of seed formation.
Third lecture
In the third lecture Rudolf Steiner speaks of the substances which make up protein, the bearer of life on the earth: Sulphur, carbon, oxygen, nitrogen hydrogen. These substances are the carriers or the physical manifestations of active spirit principles and they are described in the following way. Sulphur is the expression of spiritual forces that bring about materialisation, carbon is the bearer of creative and formative forces, oxygen is the carrier of life, nitrogen of the sensitivity-bearing forces and hydrogen has the task is to lead the material back into the spirit. These 'five sisters' are accompanied by calcium (craven desire) and silica (aloof gentleman). It can be sensed how spirit activity, qualities of soul and a living vitality are expressed within these processes.
Fourth lecture
The fourth lecture sees a transition from fundamental principles to practical indications. The working together of forces and substances is presented using a further example, nutrition. The perennial nature of trees is characterised and leads on to a consideration of compost and the processes of humus formation. The care of compost is addressed in a practical way. The way materials should be layered, how lime can be used, the kind of covering needed are spoken of very concretely. The listeners are encouraged to use their noses to determine whether the compost is developing in the right way. Then comes an encouragement to improve the manure still further. This leads to a description being given of the making and using of the horn manure preparation. A ground breaking innovation that was introduced in all its simplicity. The silica preparation is then briefly described. These two prparations supplement one another 'the one pushes from below, the other draws from above'. Horn manure preparation promotes a healthy soil and stronger rooting, horn silica enhances quality in the leaves, flowers and the formation of fruit.
Fifth lecture
In the fifth lecture the compost preparations are described. By way of introduction more basic information is shared on manuring. Readily soluble mineral fertilizer is not able to stimulate life, traditional farmyard manure manure should be treated in the best possible way and applied. Despite all this the farm still has a deficit of forces since more leave the farm with the harvest than can be replaced by purely natural organic processes. A balance can be regained by using dynamic measures, the preparations.
First the yarrow preparation is described: Yarrow flowers (Achilea millefolium) are gathered, moistened and placed the bladder of a stag. The filled bladders are hung up in the sun over summer and dug into the soil in the autumn.They spend the winter in the ground and in spring when they have been dug up they will have turned into a humus-like substance which can be stored until the manure, compost or liquid manure is ready to treat. Only very small homeopathic amounts are needed. This preparation supports the potassium process.
For the second preparation the flowers of chamomile (Matricaria chamomilla) are collected and dried. In autumn the flowers are moistened and filled into the small intestine of a slaughtered cow. These chamomile sausages are al so buried in the earth over winter and dug out in spring. Its use supports the calcium processes.
The third is the stinging nettle preparation. Nettles (Urtica dioica) are cut down just before flowering, wilted a little and buried without any animal sheath. They stay in the ground for a whole year. This preparation helps the soil to become intelligent; it guides the nitrogen processes in the right way.
Next comes the oak bark preparation. Fresh oak bark if possible from the English Oak (Querqus robur) is ground up finely and placed in the skull of a domestic animal. A wet place is chosen in which to bury it over winter. This preparation supports plant health.
The fifth preparation is the dandelion preparation. Dandelion flowers (Taraxacum officinale) are gathered in spring and dried. In autum the mesentery of the slaughtered cow is used to enclose the moistened flowers. It is then also buried over the winter. Its use supports the silica processes.
Finally there is the valerian preparation. Flowers of valerian (Valeriana officinalis) are collected and fresh pressed. Left in the sun for a while and stored in bottles, the juice keeps well. Like the other preparations it is added in very small amounts to the various farm composts. This preparation supports phosphorous processes.
Sixth lecture
The sixth lecture addresses questions around weeds, pests and plant disease. In order to achieve something in this field, the grand macrocosmic pictures presented in the first two lectures are now methodically applied. Annual weeds are particularly noted for their strong reproductive capacity. This comes from the inner planets, especially the moon. How can the fields and the weeds growing on them be treated so as to hinder the appearance of so many weeds? Seeds of these weeds can be gathered and burnt. The resulting ash is then sprinkled over the fields. Repeated for up to four years, this treatment will impede the growth of these plants on that location. With animal pests the principle is the same but more complex in practice. The field mouse is given as an example, the skin of the mouse is burnt when venus is in scorpio. With insects – the example of the root nematode is given – burning takes place when the sun is in taurus. Finally the problem of plant disease is addressed. This is essentially about diverting the excessive moon forces which are strongly mediated by water. This is achieved by treating the areas affected with a tea made from the common horsetail (Equisetum arvense).
Seventh lecture
The seventh lecture deals with the principles and practice of landscape design through agriculture. The formative-structuring function of the tree is described in relation to its surroundings: Fruit forming processes are concentrated in the tree's crown, its life is carried in the cambium while among the roots life activity is relatively weak. The insect world is very intimately linked into this structuring. Special mention is made here of earthworms 'these golden creatures'. The birds living with the trees form a connection to the woodlands and the wider circulation of air currents. The butterflies flutter around the flowering herbs. The influence of forest areas and the function of moist biotopes in reducing the effect of parasites and disease pathogens, is described. A reduction in the farm's productive area in favour of ecological balance can bring overall benefits to the farm. This could even become a statutory requirement – said Steiner in 1924! Hedges were mentioned as a healthy source of leaf fodder for ruminants. To conclude he turns to the wider processes of 'give and take' in nature. 'The plant gives and the animal takes in the household of nature'
Eighth lecture
The eighth lecture concerns the feeding of livestock. The nature of animals, plants and their relationship to one another was once again described. Animals have clearly developed polarities between their nerve-sense and metabolic-limb systems. Terrestrial substances and cosmic forces are active in the head region while in abdomenal region there are cosmic substances and terrestrial forces. These relationships were then contextualised for the human being: The brain is made of material substance while the thinking process involve forces of cosmic origin. The human 'I' is able to think upon the ground of the brain. The animal is unable to develop thoughts and so this untapped potential for ego development remains latent, not in the brain, but in the content of its intestinal tract. If this material excreted as dung is brought to the roots of plants as a manure fertilizer, its 'ego-potentiality' will bring about optimum plant growth. These plants are then eaten by the animals. In this way a farm becomes a closed organism in a wider spatial and temporal sense, an individuality.
Some very specific feeding recommendations are then given. The root is particularly suited as a food for nourishing the head region and it is from the head of a young animal that the rest of its organism develops, hence the importance of feeding carrots to young calves. Good hay and linseed is added to the diet of young cattle so that the healthy formative growth forces have room to develop. For the feeding of dairy cows the green leaf is the most important plant organ, especially leguminous plants like clover and lucerne. This can be supplemented with flowering plants and seeds by for example grazing herb-rich pastures or feeding herbs. With fatstock including pigs 'those wonderful heavenly animals' plants should be chosen whose seeds contain plant oils and fats. Attention is also drawn to the importance of a good salt quality. These principles need to be adapted to individual situations. Finally at the end of the course the focus returns to a farmer's own responsibility and sense of judgement: 'It makes a big difference whether these things are spoken about by a farmer or by someone with very little connection to agriculture'.
Regarding study of the Agriculture Course
The eight lectures and question and answer sessions can be read and studied in many different ways. They can be read from a practical point of view, how should something de done? Agronomic aspects can also be considered, how can plant growth, manuring or the nature of an animal be understood? Or from an anthroposophical viewpoint, how is the theory of evolution or the relationship between spirit and matter presented? Each one of these approaches has been used by successive generations over the last 90 years and each has its own value.
Steiner always saw the results of his spiritual scientific research as being an extension of current knowledge within a particular field both in practice and in theory. He developed spiritual science methodology and presented it in a very transparent and publically accessible way. A basic understanding of anthroposophical principles was a pre-condition for participating in the Agriculture Course.
The particular agricultural, social and scientific context of the 1920s naturally colours the way Steiner spoke especially since he always sought consciously to link on to the concrete conditions of the time. From an increasingly distant historical perspective however, such time limited aspects can be ever more clearly distinguished from the essential core principles that were presented. It remains the case however that even after 90 years we have not nearly exhausted what can be gleaned from the wisdom of this course on so many levels. Many people have experienced and continue to experience the Agriculture Course as a source of inspiration and engagement for their work on the field, in the laboratory, kitchen, shop or office – and we can well imagine that this will remain the case for many years to come.
The position of the course in the world
To start with the Agriculture Course was only available on loan to a few people as a numbered manuscript. In the 1950s it was published as part of Steiner's Complete Works in the form of a book. The eighth edition is currently on the market with over 10,000 copies being sold. It has been translated into over 25 languages. Interest in the course is continually growing. The thoughts and images contained in these lectures have also influenced the entire organic and ecological farming movement. Rachel Carson was for instance inspired via her friend and biodynamic gardener Marjorie Spock, to write her seminal book 'Silent Spring' (1962). It is significant that the World Agriculture Report (2008) in considering the future direction of agriculture, came to conclusions that were already expressed using other words in the Agriculture Course on both a principle and detailed level. Even with regard to the economic questions which have become so urgent today in the field of agriculture and food, important ideas were sown during the 1924 lectures.
In conclusion it can be said that many treasures hidden in the Agriculture Course are yet to be uncovered and that its historical mission is still unfolding. We very much hope that wider public interest in the principles and practical indications found in Rudolf Steiner's Agriculture Course will continue to contribute in a significant and meaningful way towards an agriculture of the future.
Afrikaans
Steiner, R. (2009). Lewenskragtige Boerdery. Die basiese Landboukursus van 1924. Biosinamiese Lanbouvereingiging van Suider-Afrika, Stellenbosch. ISBN: 978-0-620-44394-4
Allemand
Steiner, R. (1999). Geisteswissenschaftliche Grundlagen zum Gedeihen der Landwirtschaft - Acht Vorträge, gehalten in Koberwitz bei Breslau vom 7. bis 16. Juni 1924. Rudolf Steiner Verlag, Dornach.
Anglais (EU)
Steiner, R. (1993). Agriculture. Spiritual Foundations for the Renewal of Agriuclture. Bio-dynamic farming and gardening Association, Inc. Kimberton, Pennsylvania. ISBN: 0-938-250-37-1
Anglais (GB)
Steiner, R. (1974). Agriculture. Bio.dynamic Agricultural Association, London. ISBN: 0-9503780-4-6
Espagnol (ES)
Steiner, R. (2009). Curso sobre agricultura biologico dinamica. Editorial Rudolf Steiner, Madrid.
Finlandais
Steiner, R. (2004). Maatalouskurssi. Biodynaaminen Yhdistys ry, Tampere. ISBN: 951-9442-35-9
Français
Steiner, R. (1993). Agriculture. Fondements Spirituels de la méthode bio-dynamique. Editions Anthroposophiques Romandes, Genève. ISBN: 2-88189-058-X
Hongrois
Steiner, R. (1963). A mezögazdálkodäs gyarapodásának szellemtudományos alapjai. Elöadások a biodinamikus gazdálkodásról. Genius.
Italien
Steiner, R. (2003). Impulsi scientifico-spirituali per il progresso dell' Agrigultura. Editrice Antroposofica, Milano.
Japonais
ISBN978-4-7565-0087-8 C0061
LettonSteiner, R. (1995). Garigo zin?t?u pamati lauksaimniecibas uzplaukuma sekm?šanai. Riga.
Polonais
Steiner, R. (2003). Kurs rolniczy. Podstawy myslenia ca?osciowego w rolnictwie ekologicznym. Bielsko-Bia?a.
Portugais
Steiner, R. (2000). Fundamentos da agricultura biodinâmica. Vida nova para a Terra. Editora Antroposófica, São Paulo, Brasil.
Russe
ISBN: 5-88000-037-0 URL: bdn-steiner.ru/cat/Ga_Rus/327.doc
Serbe / croate
Štajner, R. (2010). Poljoprivredni Kurs. Duhovnonaucne osnove za napredak poljoprivrede. Jezgro, Vršac. ISBN: 978-86-88527-01-9
Slovène
Steiner, R. (2011). Temelji uspešnega kmetovanja v o?eh duhovne znanosti. Kmetijski te?aj. AJDA Vrzdenec, Lubljana. ISBN: 978-961-92468-5-6
Tchèque
Steiner, R. (1996). Zem?d?lský kurz . Kosmické a terestrické podmínky zdravého zem?d?lství. Pro-Bio Šumperk, Šumperk.